Habiter la pente : Le Gradin

Catégorie

Dispositif

Pression

pression démographique, urbanisation, imperméabilisation des sols

Quoi

D’après le Centre National de Ressources Textuelles & Lexicales (CNRTL), un gradin désigne « chacun des plans d’un terrain ou d’une construction disposée par plans successifs ». Le gradin est donc un dispositif architectural permettant d’aborder les pentes, parfois raides, du pourtour méditerranéen, par le biais d’un jeu de plans placés les uns au-dessus des autres, décalés d’une distance pouvant varier d’un projet à l’autre, et suivant la pentes naturelle d’un site.

Qui

Le dispositif de l’habitat en gradin s’est largement répandu dans le monde Ce modèle s’applique couramment dans les typologies de villégiature de montage et de bord de mer. Le gradin-terrasse est largement adapté pour les pentes, mais peut aussi se retrouver sur des sites moins marqués par la topographie. Ainsi, les immeubles de grande hauteur de l’île de Manhattan à New-York développent régulièrement un profil en gradin, le but étant de permettre à la lumière d’atteindre les rues. Par ailleurs, ce dispositif architectural est aussi répandu dans les typologies de centres hospitaliers, ou autres sanatoriums. Ici, le gradin permet souvent de proposer une orientation méridionale aux chambres des patients, ce qui permet alors à ce dispositif de s’insérer dans le courant hygiéniste.

Quand

La figure de l’habitat en gradin et en terrasse prolifèrera en France dans les années 1960-70, sous l’impulsion de la Mission Interministérielle Racine, pour l'aménagement touristique du littoral méditerranéen, et aussi grâce à quelques groupes d’architectes, comme notamment l’Atelier de Montrouge, et le Village de Vacance du Merlier, près de Saint Tropez. Mais c’est dès les années 1950 que des architectes tels Le Corbusier ou Roland Simounet expérimentent cette figure, dans les projets de "Roq & Rob" à Roquebrune-Cap-Martin, pour le premier, non réalisé, ou bien pour la Cité Refuge de Djenan El Hassan, édifiée de 1957 à 1962 de R. Simounet. Dans chacun des cas, le but est d’habiter la pente, en limitant les nivellements de terrains et les déplacement de terre. En outre, chaque logement bénéficie d’une vue sur le grand paysage. La figure du gradin-terrasse apparaîtra cependant plutôt mais sera en particulier employée dans les centres de santé, évoqués plus tôt, et ce dès le début du XXe siècle, à partir les travaux du docteur David Sarason et des architectes Henri Sauvage et Richard Döcker.

Comment

Les logements en gradins sont utilisés pour dans un premier temps à la suite des réflexions hygiénistes, sur l’ensoleillement et l’aération. Ce dispositif permet une adaptation à la topographie d’un site, qu’elle soit marquée ou non. Ces édifices offrent la possibilité à un maximum d’unité de bénéficier d’une vue dégagée sur le grand paysage. De plus, selon la disposition et la manière dont les unités sont en contact avec le sol peut permettre une ventilation optimale des logis, par des jeux de patios ou des ouvertures en hauteur.

Pourquoi

Grâce à leur adaptabilité sur site, les habitats en gradin sont une solution de résilience intéressante pour les défis posés par le changement climatique t’en ils permettent une économie de temps et de déplacement de matériaux pour habiter les pentes du littoral, souvent marqué par la topographie. Enfin, ils permettent une densification mesurée, à l’heure où les pourtours de la Méditerranée représentent des pôles d’attractivé majeurs.

Bibliographie /Sitographie

• L’invention du système des immeubles à gradins. Sa genèse à visée sanitaire avant sa diffusion mondiale dans la villégiature de montagne et de bord de mer par Pierre-Louis Laget, 2014
• https://journals.openedition.org/insitu/11102

Mots clés

gradin ; terrasse ; gradin-terrasse ; pente ; habiter la pente ; villégiature ; sanatorium ; atelier de Montrouge ; Merlier ; Le Corbusier ; Roq et Rob ; Roland Simounet ; Djenan El Hassan ; David Sarason ; Henri Sauvage ; Richard Döcker ; hygiénisme

Fiche rédigée par Nicolas Rosoli